Le contexte

Dans de nombreux établissements d’enseignement supérieurs, on retrouve en fin de cycle (license/bachelor ou master) ce qu’on appelle un “projet de fin d’études”. Projet à mener avec toutes les compétences acquises durant la formation, afin de pour valider l’année puis obtenir un diplôme.
Et bien à l’Ecole de design, c’est tout à fait le cas. En master, il y a 4 semestres et les 2 “du milieu”(étalés sur un an) sont consacrés à travailler sur divers projets dont le “pfe”. Chaque étudiant a la possibilité de choisir son sujet, avec l’accord et la validation de certains professeurs. En lien avec la thématique du master choisie (pour moi, l’alimentaire.) Il faut trouver une problématique qui puisse nous permettre de réfléchir suffisamment pour mener un projet pendant douze mois (voir le projeter encore plus loin après le diplôme selon les envies et les possibilités… c’est le cas de nombreux élèves à l’Ecole). Je prendrai l’exemple de mon master Food, avec quelques thématiques comme la sur-pêche, la transition protéique, le gaspillage ou encore les co-produits… beaucoup de sujets dont on parle, mais qui sont souvent loin des projecteurs et dont on ne parle pas tant que ça. Plusieurs sujets des années précédentes nous sont présentés en début de réflexion, pour nous inspirer et nous aider à nous projeter.

Notre projet se passe en 3 phases (voir 4, il y a la phase 0 qui consiste à faire valider notre sujet, auquel on doit avoir réfléchi en amont.) La phase 1 est une phase de recherches, de connaissances approfondies du sujet, qui mène à la problématique de ce projet. Vient ensuite la phase 2, phase de prototypage, de réflexions : on pense à 3 alternatives de réponses possibles, 3 réponses différentes, pour n’en sélectionner qu’une seule, qui ouvre la phase de développement, la phase 3. A ce moment là, on obtient un projet quasiment “commercialisable” , on peut être en mesure de le vendre à des professionnels (qui assistent d’ailleurs à notre soutenance, c’est très enrichissant d’avoir des retours extérieurs à l’école).

Phase 1

Au départ, j’ai eu envie de m’intéresser au café. Plusieurs sujets avaient déjà été traités et me parlaient plus que les autres. De fil en aiguille, avec l’aide de mes professeurs, j’ai trouvé la thématique de la chicorée. Je ne connaissais que très peu, par le biais de la ricoré.. Alors j’ai pensé que c’était une bonne opportunité de partir d’un sujet totalement inconnu pour me l’approprier et devenir incollable.
La phase 1 m’a amené à aller sur le terrain…

Après plusieurs recherches sur cette chicorée, qui est en fait une racine récoltée uniquement dans le nord de la France (et nord de l’Europe), contacts après contacts, je fais marcher mon réseau et me voilà parti un lundi matin dans le Nord, pour découvrir à quoi peut bien ressembler la chicorée au départ, avant d’être transformée en usine et emballée dans les petites boites rouge et jaune que l’on retrouve en supermarché. (J’ai beaucoup à dire, je vais essayer d’être le plus claire possible.) C’est génial tout ce que l’on peut apprendre sur un sujet que l’on ne connait pas du tout. Par exemple, une personne qui s’occupe de faire pousser de la chicorée s’appelle un planteur, non un agriculteur comme on pourrait le penser. Grâce à Yannick Delourme – le responsable agronomique de l’inter profession de la Chicorée de France- qui deviendra mon tuteur de projet, j’ai eu la chance de visiter une des deux grandes usines qui transforment la chicorée dans le Nord. Du champ où l’on récolte la racine, jusqu’à l’acheminement à l’usine, ce sont des quantités phénoménales qui sont acheminées. Elles sont lavées, torréfiées, concassées, et on les retrouve déjà sous plusieurs formes. A la sortie de l’usine, la chicorée est en grains, liquide ou bien soluble (la plus connue et vendue, pour diluer dans notre lait chaud le matin.)

Après cette étude terrain, j’ai mené une étude auprès de consommateurs et comparer mes chiffres avec ceux de la consommation de café en France. J’ai vite compris que ce dernier avait une importance assez conséquente dans le quotidien de plus de 80% d’entre eux. Leur seul point commun : ce sont des boissons chaudes. Mais j’ai bien sur dans l’idée de démontrer que la chicorée est tout aussi importante à mettre en valeur que le café, cette star de nos matins.
Petit à petit, j’en suis arrivée à trouver la problématique de mon projet de fin d’études :

Comment valoriser les avantages de la chicorée auprès des français?

Par la suite, j’ai associé une cible à qui pourrait correspondre mon projet. Qui ne connaissent pas forcément, ou bien pour qui mon projet pourrait être bénéfique (Oui, malheureusement on ne peut pas répondre à tout le monde!) Il s’agit donc de personnes du monde du travail, buvant 3 tasses de cafés minimum par jour ou bien intolérant au café, et qui sont de grands curieux du goût.

photo JC Queffelec

Trois grands enjeux se distinguent de ma problématique et permettent de rendre ce sujet suffisamment intéressant à traiter. Un premier enjeu environnemental , cette racine utilise les ressources des terres françaises. C’est une production locale qui respecte l’environnement. Un second enjeu au niveau de la santé, car c’est une boisson riche en fibres, sans caféine, possédant de nombreuses vertus probiotiques & digestives. Enfin, un dernier enjeu social : on va venir dynamiser & faire connaître une boisson méconnue d’une jeune génération, pour redonner ses lettres de noblesses à cette boisson en créant une mode chicorée. L’idée globale est d’utiliser tous les bienfaits de cette racine pour une nouvelle consommation plus saine et moderne.

Phase 2 – développement et prototypes.

De cette problématique et ces enjeux naissent 3 idées, chacune d’elle répondant dans un sens ou dans un autre. En m’inspirant de produits déjà existants (pour ne pas trop troubler le potentiel futur consommateur) ma première idée était de créer une boisson chocolatée à la chicorée et au lait, avec des gammes nature, au caramel et aux céréales (il existe plusieurs types de chicorée solubles).
La deuxième possibilité est de créer des petits bonbons chocolatées à la chicorée. La troisième idée se reliant plutôt à l’espace et à un service de découverte, d’un point de vue plus social. Il s’agit de créer un module de “bar à chicorée” , pouvant s’installer dans les espaces de pauses / cafétérias de certains bureaux ou lieux de pauses d’entreprises. cette dernière idée amènerait beaucoup de services autour de la chicorée et demande de l’investissement , sans forcément que l’on sache si cela va fonctionner. Il semblerait plus juste de l’utiliser à des fins de publicité des deux idées précédentes.

Sans vraiment savoir où me menaient ces trois idées, il a fallu que je cherche une quatrième solution. Et de là, l’idée miracle m’est venue, j’ai trouvé le prototypage que je veux développer :

Céléstine, la capsule de chicorée

Je présente mon idée comme une boisson chaude à toute heure de la journée
Une alternative saine au café
Une boisson riche en fibres et bon pour la digestion

Inspirée des noms des géants du carnaval du nord, ancrés dans la culture des Hauts de France,
Céléstine possède sa propre histoire. Avec un packaging aux couleurs qui lui donne du dynamisme
et des dessins à la main pour rappeler le savoir faire. On retrouve des couleurs dynamiques faisant écho à la fleur de chicorée, aussi appelée “Fiancée du soleil”. Cette fleur est héliotrope, c’est à dire qu’elle change de couleur selon les heures de la journée. Le coté moderne est rappelé par l’encadré de son nom. A l’intérieur, il y a un petit texte retraçant l’histoire de cette Celestine. On vient mettre en avant le coté local de cette production et un savoir-faire d’une technique particulière

Il existe 2 gammes : chicorée nature et chicorée miel, pour faire le rappel à un terroir local et français. Ce goût brut et amer de la boisson amène un nouveau goût et une curiosité aux niveau des papilles des français, pour proposer une alternative au café, consommé en grande quantité en France.

Pour la fabrication de cette capsule, on vient faire attention à sa production. C’est une capsule végétale 100% bio sourcée – autrement appelée « éco capsule » – compostable industriellement en 3 mois, qui ne contient pas d’aluminium. C’est facile à utiliser, plutôt ergonomique et compatible avec machine à capsules de cafés type Nespresso.

Célestine se présente sous forme d’une boîte de 10 capsules végétales, compostable industriellement, et utilisable avec les machines à capsules. Simple à fabriquer et simple à utiliser. En un clic, 20 secondes plus tard votre boisson est déjà prête., rangées minutieusement de manière à créer un packaging compact et facile à transporter. L’usage quant à lui, est aussi limpide et permet au consommateur de ne pas perdre ses habitudes, il peut agir comme avec une capsule de café ordinaire

La dernière partie du projet aborde la manière de communiquer sur ce nouveau produit. Comment le vendre ou le faire connaitre ? Pour cela, je pense à un site internet mais aussi à m’associer à la marque vendeuse de chicorée déjà existante pour avoir plus de visibilité dès le début.

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